La suite

Cela fait donc un an et demi que je n’ai rien posté ici… C’est un peu la loose…

Pendant tout ce temps il s’est passé pas mal de chose, des biens, des moins bien, des carrément relous, des franchement cool. La vie en gros. Ça a été une période bien remplie en événements et réflexions sur la vie en tout cas.

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C’est un peu un bilan en demie teintes : d’un côté j’ai appris beaucoup de choses, l’anglais en premier plan évidemment; et de façon plus globale sur moi-même et sur ce que je veux faire de ma vie. Mais d’un autre côté ça a été une période marquée par pas mal d’échecs et de coup de poing dans la gueule.

L’été dernier a été très dur d’un point de vue personnel et j’ai eu du mal à m’en remettre. L’hiver qui a suivit a été long et stressant parce que la situation dans la coloc a dégénérée très vite après l’arrivée d’un nouveau colocataire un peu trop porté sur les drogues et l’alcool. Il y a eu un moment où j’avais l’impression de vivre dans un soap opéra avec beaucoup de drogues en plus. J’ai vécu un moment complètement improbable où j’ai dû expliquer à l’une de mes coloc que non, elle ne pouvait pas mettre une assiette sur le gaz pour faire fondre sa coke parce que 1) l’assiette allait exploser et que 2) je n’avais pas envie d’ingérer sa merde par erreur si elle lavait mal l’assiette. Il y a eu ce jour où je suis rentrée du boulot vers 2h du matin pour trouver mes 2 colocs tout nus sur les canapés du salon (et ils n’étaient pas en train de faire du crochet), et où le mec s’est mis à me hurler dessus que je n’avais rien à faire dans le salon et qu’il fallait que je me trouve un travail. Au moins j’ai découvert à ce moment là que mon anglais était suffisamment bon pour avoir une énorme engueulade au milieu de la nuit après 9h à servir des bières. Il y a encore eu ce jour où il s’est ouvert les veines devant ses amis. Pas d’inquiétude, il est toujours vivant, toujours aussi con et toujours aussi camé (et toujours autant mon coloc…).

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Professionnellement également j’ai dû remettre en question pas mal de chose. Quelques mois après avoir emménagé ici j’ai trouvé un travail de serveuse/barman dans un pub juste à côté de chez moi. Je devais y rester quelques mois le temps d’améliorer mon anglais puis trouver un travail en documentation, vu que j’ai quand même passé 2 ans de ma vie à étudier pour ça (et que j’ai dépensé 4000€ pour payer l’école). Sauf qu’un an et demi plus tard, je travaillais toujours dans le même pub, et même si c’était bien sympa, mon anglais n’avait plus besoin d’amélioration et je commençais à m’ennuyer sévèrement. J’ai donc essayer de trouver un travail dans ma branche. J’ai passé 4 mois a envoyer des CV partout, à répondre à toutes les annonces d' »information officer » ou de « document controller ». Globalement, l’hiver dernier ma vie a été ça : gérer les catastrophes à répétitions dans la coloc, envoyer des CV, bosser tous les soirs à servir des bières. Le tout avec un temps de merde et le soleil qui se couche à 3h de l’après-midi, parce que bon, c’est Bristol quand même. Après plusieurs mois, quand j’allais abandonner et rentrer en France, j’ai enfin été contactée par une agence de recrutement pour passer un entretien chez EDF. Oui, EDF, parce qu’ils ont un partenariat avec le Royaume-Unis pour un projet de centrale nucléaire nouvelle génération. J’étais super contente d’avoir enfin un entretien, mes études et mes expériences, ainsi que le fait que je parle français penchait en ma faveur. L’entretien se passe bien, ils avaient l’air content de moi, le projet avait l’air intéressant. Ils m’ont dit qu’ils me donnerait la réponse dans 7 jours maximum. C’était en avril, j’attend toujours. Rien. Pas un mot. Même l’agence de recrutement ne s’est pas donné la peine de m’appeler pour me dire que je n’étais pas prise. Et il semblerait que ce soit la façon de faire anglaise puisque j’ai aussi postulé dans d’autres cafés, restaurant ou pub, j’ai même parfois fait des essais de plusieurs heures non payées et… rien. Ils se contentent de disparaitre de la circulation. C’est d’ailleurs assez caractéristique de la mentalité anglaise : il vaut mieux ne rien dire que de dire quelques chose de blessant. A la longue, c’est assez énervant.

Tout ça pour dire que j’ai eu une petite gueule de bois de la recherche d’emploi après l’aventure EDF. Depuis quelques mois je commençais à rêver à un projet complètement différent, mais cette dernière déception a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. J’ai donc décidé de tout plaquer et de partir un an en visa voyage travail en Australie. Parce que après tout, si je dois servir des bières pour vivre, autant le faire au soleil.

Si le boulot dans les pub n’est pas merveilleux et que la majeure partie du temps j’y vais un peu à reculons, il m’a au moins appris quelques chose : je n’ai pas envie de passer ma vie derrière un ordinateur à ne voir personne et à travailler sans autre but que de rendre quelqu’un d’autre plus riche qu’il ne l’est déjà. J’ai réalisé qu’à chaque fois que j’ai eu un travail de bureau, que ce soit à la Snecma, au théâtre ou dans mes différents stage, soit je m’ennuyais à mourir soit j’étais de plus en plus stressée jusqu’au point où mon corps lâchait l’affaire, comme ça a été le cas lorsque j’étais en stage chez Comprendre Choisir. J’ai toujours essayer de rentrer dans le moule, de faire le genre de travail tertiaire pour lequel j’ai étudier pendant presque 8 ans, mais en fait ça me rend malade. Je déteste les boulot de bureau, je déteste avoir comme but de produire de la richesse, je déteste avoir des deadlines et des obligations de rendement.  Alors bon, je sais, j’aurais peut être pu y penser avant, genre avant de passer autant de temps le cul rivé aux bancs de l’université. On est d’accord. Mais le principe des révélations importantes c’est qu’elles arrivent quand au moment où on ne s’y attend pas, et pour moi c’était le jour de l’élection de Trump. C’est comme ça.

recap vol

Donc voila, les billets d’avion sont pris, je décolle le 8 janvier. Je vais passer 2 semaines à Bangkok, puis 3 mois en Nouvelle-Zélande, et enfin un an en Australie en visa Voyage Travail (PVT pour les intimes, WHV pour les intimes anglophones). Pour quelqu’un qui n’a jamais été plus loin que Berlin, c’est un peu flippant !

J’ai une montagne de chose à prévoir, je dois redéménager en France en train, laisser mon chat ici, acheter une quantité improbable de trucs (et comme j’ai un léger soucis je dois toujours faire 40h de recherche avant d’acheter des boules quiès ou une serviette microfibre, donc je vous laisse imaginer l’angoisse quand il s’agit de trouver un sac de voyage pour plus d’un an…). Soyons honnête, je stress à mort! Mais en même temps j’ai hâte et je pense vraiment que ce sera bénéfique. Les voyages forgent la jeunesse comme disait l’autre, et vu la quantité de cheveux blancs que j’ai, il faut que je m’y mette maintenant !

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Criteïne dit :

    Coucou,
    Tu vas peut-être te dire que je ne suis pas gênée de venir t’écrire un commentaire ici alors que je n’ai pas pris de nouvelles pendant tout ce temps… mais je te trouve drôlement courageuse. Tu représente la part de moi qui rêve de foutre le camp, mais qui est largement enfouie sous la part raisonnable, constituant 90 % de ma personne. BREF. Tout ça pour te dire que je t’admire et que tu es une sacrée coriace. Bravo et bien joué, je suis sûre que la vie te réserve de belles surprises.
    Bises et belle aventure à toi !
    Laura

    1. Bonsaï dit :

      Salut! Ça me fait plaisir au contraire! Et je peux difficilement te blâmer, je n’ai pas plus pris de nouvelles de toi de mon côté… Il y a un truc très important que j’ai appris quand j’ai déménagé en angleterre, c’est que le dicton  » ce qui ne te tue pas te rend plus fort » est complètement vrai. J’ai passé des premières semaines horribles, je ne comprenais rien, et j’ai voulu abandonner et rentrer plus d’une fois, mais maintenant ce que je retiens de cette période, c’est que j’ai réussi. Et si j’ai pu faire ça, passer outre toutes mes peurs (qui après réflexions n’étaient que des projections de trucs qui « peut être pourrait arriver mais en fait non »), je peux faire ce que je veux… et toi aussi! La peur et la raison ne devrait pas être des raisons de ne pas poursuivre ses rêves!
      En tout cas je redéménage chez mes parents fin octobre pour des histoires de paperasse (et pour voir ma famille pendant quelques mois avant de partir), et je vais passer faire un tour sur Paris, donc si tu veux qu’on aille boire un verre et rattraper ces deux ans, fais moi signe!
      Bisous!

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